Le Tram-Train tant attendu est loin d’être à la hauteur des attentes des habitants de la vallée.
Une desserte mal étudiée qui permet tout au plus d’amener des touristes le dimanche à
Mulhouse, le réseau de tram n’étant pas conçu pour acheminer les gens sur leur lieu de travail.
Le nombre de changements de ligne et/ou de modes de transport est trop important.
Par exemple: des zones d’activités comme le Parc des Collines ne sont pas desservies et le maillage
des transports en commun mulhousien mal adapté. De plus, nombre de salariés vont travailler
jusqu’en Suisse, en Allemagne ou sur le Territoire de Belfort.
Le Tram-Train est un tortillard, un TPV (Train à Petite Vitesse) qui circule trop lentement pour
rivaliser avec la voiture qu’il entrave par la même occasion.
Il faut donc se rendre à l’évidence: c’est un échec tant sur le point commercial que technique ou
financier.
Ce Tram-Train n’est que de la poudre aux yeux pour faire croire qu’on a fait quelque chose.
Mais force est de constater que la circulation dans la vallée est toujours aussi difficile et qu’il
faut plus d’une demi-heure pour faire quelques kilomètres pendant les heures de pointe. Pire, le
Tram-Train rend la circulation encore plus difficile avec des fermetures incessantes de barrières
et, à Thann, 180 minutes par jour en plus d'attente au feu rouge.
En fait, la seule ville qui bénéficie de cet enclavement est la ville de Cernay où fleurissent les
mégas zones commerciales et les logements de fortune. On serait bien mal avisé de faciliter la
fuite de ces habitants pris au piège dans cette vallée où les entreprises historiquement installées
ont fermé depuis bien longtemps.
Cernay c’est comme la boutique de souvenirs à la sortie du parc d’attraction: On est obligé d’y
passer.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce développement opportuniste de la ville de Cernay ne profite
pas à ses habitants qui voient déferler chaque jour plus de monde au détriment de la tranquillité
et de la qualité de vie. Cet eldorado d’un nouveau genre profite seulement à un petit nombre de
grandes enseignes et aux promoteurs immobiliers dont la laideur des barres d’immeubles qu’ils
construisent n’a d’égale que l’avidité des propriétaires bien ou mal avisés qui en font
l’acquisition.
Dès lors, comment le politique pourrait-il réellement défendre les intérêts des habitants de la vallée
lorsqu’il y a un conflit d’intérêts aussi évident? A choisir entre le développement économique de
la ville de Cernay qui tient le verrou de cette ancienne vallée glacière et défendre les intérêts des
77 communes moins chanceuses de cette 4ème circonscription, le député Maire de Cernay a
semble-t-il fait son choix.
Les usagés n’en peuvent plus, les automobilistes n’en peuvent plus et les riverains n’en peuvent
plus. Mais qui a défendu au niveau national les intérêts des citoyens sur cette question
essentielle et de première nécessité qui est un accès au travail pour tout le monde? La démission
de ceux qui sont censés défendre au niveau national les intérêts locaux de la circonscription est
consternant.
On ne va pas faire machine arrière, la ligne étant aujourd’hui en service. Mais il faudra dans un premier temps et rapidement traiter les points techniques qui sont la cause de la lenteur de ce train et de la mauvaise desserte sur les réseaux de transport connectés, réaliser un projet chiffré et prioriser les améliorations à effectuer.
Ensuite, à ce transport en commun mal adapté il faudra tout d’abord adjoindre un plan de circulation digne de ce nom.
Les habitants qui travaillent à l’extérieur de cette vallée ont besoin de leur voiture.
Mais les problèmes ne se limitent pas à la semaine. Le week-end la volonté de développer
le domaine skiable du Markstein qui attire chaque année plus de monde et le projet d’un
téléphérique côté Thann vont terminer de drainer le trafic qui passait par Guebwiller et
désengorgeait partiellement la vallée.
Le projet de téléphérique ne pourra voir le jour sur son tracé actuel que lorsque le problème du
trafic dans la vallée aura été traité.
Cependant à partir de la croisière de Cernay, les voies rapides permettent une circulation fluide
vers l’ensemble des zones d’activités.
Pour cela il faut prévoir jusqu’à Cernay une voie de circulation rapide, sans feux ni croisements
mais des zones d’insertion et de sortie, limitée à 90 Km/h qui pourra longer les contreforts de
cette vallée. Ainsi, les villages traversés retrouveront leur quiétude. La sécurité routière sera
améliorée et la pollution diminuée.
Le massif vosgien est le seul d’Europe à ne pas disposer d’équipements de ce genre. Il est temps de combler ce retard. Comme Yvonne Herrgott dont je défends le projet, je suis persuadé que ce téléphérique verra le jour. C’est uniquement une question de temps. Nous en avons besoin et nous espérons être les premiers dans le massif vosgien à en disposer.
Plusieurs investisseurs privés sont intéressés par ce projet. S’il n’était pas rentable, ce ne serait pas le cas. Le coût de l’équipement est estimé à 14 millions d’euros.
De plus, ce projet est porteur d’emplois dans la vallée et permettra d’attirer un nombre important de visiteurs supplémentaires français et étrangers.
Il faudra également développer l’offre hôtelière dans le massif afin de proposer des séjours plus longs aux vacanciers sans les obliger à quitter la vallée le soir venu. Nos voisins en Forêt Noire ont bien compris cela en proposant des hébergements de très bon niveau qui affichent complet en toutes saisons.
Entre la promenade à pied, le VTT, le vélo de route, le ski, les activités nautiques sur le lac de Wildenstein, les possibilités ne manquent pas. Il faut simplement vouloir le partager. Trop de freins à ce développement sont encore en place. Une forme de clientélisme et l’absence de volonté politique forte sont les principales causes des échecs à l’essor touristique de cette merveilleuse vallée de Thann et de ses sommets.
Article rédigé par Alain BUCHER